Ballond-pied
Les fumigènes embrument le stade autrichien avant le début du match de Ligue Europa entre Salzbourg et Marseille.
La sueur des participants ruisselle ainsi que le venin des journalistes en attendant les prolongations.
À la fin le vainqueur exulte le perdant est au désespoir et je bois indifférent ma tisane.
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Le pressing, c’est fatal quand les attaquants reculent chacun plus apeuré de perdre le ballon au point d’en oublier la beauté d’échouer encore et encore, en essayant d’attaquer la ligne de but.
(Argentine-Croatie, 59è minute)
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Les prolongations, c’est toujours plus tendu donc brouillon, mais intense et sans être beau on peut dire que c’est excitant
même quand, ainsi que c’est mon cas, l’on se moque du résultat autrement que pour ses qualités dramatiques.
(Russie-Croatie, 97è minute)
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Joie populaire, ô l’allégresse sans autre objet que les couleurs d’un drapeau : ombre divine, beauté pure sans la fatigue de l’idée, du travail ni de la récompense.
C’est qu’on s’épargne bien des progrès en vénérant les rebonds d’un ballon comme autrefois les entrailles de poulets.
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Enfin, le football est une chose ; l’amour, une autre.
Dans les deux cas le score n’est fixé qu’au moment où l’arbitre fait retentir le coup de sifflet final.
Mais en amour on ne connaît pas la durée du match.